En 2014, elle a également été repérée en grand nombre dans plusieurs vignobles de France
Drosophila suzukii et le vignoble français
La drosophile à ailes tachetées ou Drosophila suzukii est originaire d’Asie puis est arrivée en Europe il y a moins de 10 ans. Ce petit diptère de 3 millimètres de longueur est devenu rapidement un ravageur important des cultures de fruits rouges comme la cerise ou la fraise. En 2014, elle a également été repérée en grand nombre dans plusieurs vignobles de France, laissant supposer qu’elle pourrait être responsable de l’épidémie de pourriture acide qui frappa la vigne au même instant. Cette maladie, d’origine microbienne, est due à l’action combinée de facteurs climatiques, qui font craquer la peau du fruit, et de l’attaque du vignoble par la Drosophila melanogaster.
Drosophila suzukii & Drosophila melanogaster, un duo de mouches ravageuses pour la vigne
Plus rare mais néanmoins désormais fortement suspectée par les scientifiques, l'idée d'une attaque des vignes par la mouche suzukii n'est pas à prendre à la légère. Déjà responsable de sérieux dégâts sur la production de fruits notamment les fraises et les cerises, la mouche proliférante Drosophila suzukii a été accusée de provoquer également des ravages sur le vignoble français. Des chercheurs du Centre de Biologie pour la Gestion des Populations (CBGP) de l’Inra et du CNRS ont récemment démontré que la Drosophila suzukii est en effet responsable du déclenchement de la pourriture acide, une maladie sporadique des grains de raisin. Ils ont également mis en évidence le rapport entre la mouche Suzukii et la Drosophila melanogaster, une autre drosophile, qui profite de la blessure sur le fruit pour y pondre ses œufs. C'est en combinant les analyses de terrain et les expériences en laboratoire que les chercheurs ont pu démontrer que la mouche suzukii peut être responsable de cette pathologie. Ils ont également mis en lumière un rapport évident entre la mouche. suzukii et la Drosophila melanogaster : la première déclenche la maladie tandis que la seconde profite de la blessure sur le fruit pour y pondre ses propres œufs amplifiant ainsi les dégâts sur le raisin. Ces résultats ont été publiés dans la revue Royal Society Open Science du mois de mars 2017. Jusqu'à présent, l’implication de la mouche suzukii dans l’étiologie de la pourriture acide n’a jamais été totalement démontrée. Cependant, il existe un fort doute car les grappes atteintes par la pourriture et collectées durant l’épidémie de 2014 ne contenaient pas ou très peu de Drosophila suzukii, mais en revanche de nombreuses larves de la mouche Drosophila melanogaster